Illettrisme : droit de savoirs

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LE PHOTOREPORTAGE

En France, plus de 2,5 millions de personnes* ayant été scolarisées sont pourtant en situation d’illettrisme.
Chaque année, près de 35 000 jeunes Français sont détectés à l’issue des Journées défense et citoyenneté.

Deuxième volet d’un projet ­­photographique indépendant mené par Virginie de Galzain sur les différences invisibles, le reportage Illettrisme, droit de savoirs a été mis en place courant 2010, en lien avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), et réalisé de façon indissociable en collaboration avec la direction du service national et l’association Savoirs pour réussir Paris. C’est le seul travail de cette nature, sur ce sujet, en France.

Humanisation d’une réalité invisible et taboue, il évoque l’urgence de la lutte contre l’illettrisme et du respect d’un droit fondamental : l’éducation. Dans un face à face avec l’Autre, il relaie, en image et en témoignages, des réalités de vie accidentées, les espoirs placés dans l’avenir, les enjeux des actions menées et les réactions d’acteurs engagés sur le long terme. Des tests de lecture des journées défense et citoyenneté (JDC) à la prise en charge fondamentale d’adultes en devenir, regard sur le droit de réapprendre, d’exister, d’être libre.

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ILLETTRISME : DROIT DE SAVOIRS !
▪ Nommer ou ne pas nommer ? Voir ou ne pas voir ? Comme de nombreux autres, l’illettrisme est de ces sujets prioritaires dont il est urgent mais «délicat» de parler. Le nommer, c’est risquer d’étiqueter, de stigmatiser, de provoquer l’exclusion de ceux qui sont concernés. Ne pas le nommer, c’est nier une réalité humaine, éducative, professionnelle, sociale. Une réalité encore taboue qui concerne plus de 2,5 millions de personnes âgées de 16 ans et plus*, qui ont été scolarisées mais ont perdu la maîtrise de l’écriture, de la lecture et/ou du calcul.

▪ En France, l’instruction est obligatoire à partir de 6 ans, pour tous les enfants français ou étrangers résidant en France ; et ce, jusqu’à l’âge de 16 ans révolus. Or, près de 9% des personnes en situation d’illettrisme ont entre 18 et 25 ans. C’est avec ces dernières que j’ai eu envie de commencer à travailler, parce qu’elles sont situées à une période cruciale de leur vie : à la frontière de la scolarité, de la formation et de la vie active.

LE REPORTAGE : REMONTER LA CHAÎNE D’UN DROIT FONDAMENTAL
L’illettrisme n’est pas une fatalité : c’est une inégalité cachée, aux causes multiples que l’on peut mesurer et résoudre à tout âge. Un cap à franchir. Face à cela, qui agit ? Dans quel contexte ? Comment détecter ? Aider ? Résoudre ? Quelles sont les actions et interactions qui permettent, peu à peu, d’ouvrir les yeux sur cette question de société, d’améliorer l’intégration sociale de chacun ?

▪ C’est ce que le reportage aborde en remontant la chaîne du combat pour l’accès aux savoirs fondamentaux, au “Droit de savoirs”. Avec, dans un premier temps, le suivi de deux maillons clés :

– la détection, avec la direction du service national (DSN/SGA/ministère de la Défense). Lors des Journées défense et citoyenneté (JDC), elle met en œuvre la détection des difficultés de lecture auprès de 750000 jeunes âgés de 17 à 25 ans, grâce aux tests d’évaluation des acquis de la langue française. Chaque année, ils permettent de détecter entre35000 et 40000 jeunes Français en situation d’illettrisme. C’est la seule initiative d’ampleur dans un processus de lutte contre l’illettrisme sur cette génération, à laquelle s’ajoutent les entretiens proposés aux jeunes déscolarisés et le relais vers des structures d’accompagnement adaptées ;

– l’accompagnement, avec l’association Savoirs pour réussir Paris. Engagée dans la lutte contre l’illettrisme auprès des 16-25 ans, elle appartient au dispositif du même nom co-fondé par le linguiste Alain Bentolila et le Général Fassier. Elle propose de nombreux ateliers internes (écriture, calcul, lecture, presse…) et des ateliers pédagogiques menés en partenariat avec des acteurs culturels engagés (Petit Palais, APSV/Parc de La Villette…). Ses objectifs : réconcilier les jeunes avec les savoirs de base, restaurer leur confiance et l’envie d’apprendre pour préparer l’avenir.

PHOTOGRAPHIES ET TÉMOIGNAGES : INFORMER, VALORISER, RENDRE VISIBLE
Entre portraits de jeunes, de tuteurs et de membres de la DSN, détails et scènes de vie en test ou en apprentissage, les photographies évoquent des instants d’investissement personnel, de partage, d’implication, de doute et de solitude, de fierté retrouvée. Partie intégrante du reportage, les témoignages sont un autre « arrêt sur image » : l’expression pour les jeunes, comme pour ceux qui les accompagnent des difficultés et de la nécessaire reprise de la confiance en soi pour progresser, construire son avenir. Et par là même celui de sa famille, de son entreprise, de son pays. Avec en fil rouge, l’ouverture aux autres et à soi-même ; l’amélioration de l’accès à une éducation et à une formation égalitaires pour tous ; le maintien d’une cohésion sociale dans le respect des différences de chacun.

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